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Tout le monde ment

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House avait raison.

Tout le monde ment. C'est normal et parfois utile. Ce vice peccamineux a même des effets positifs et bénéfiques - aucune société humaine ne tiendrait un jour entier sans mensonge. Ce n'est que lorsqu'il est dirigé contre soi qu'il devient véritablement un problème.

Et l'on se ment sans arrêt. Tous, sans exception, et à tout propos. On se ment parce qu'on a peur du vide, parce que l'on redoute ce à quoi l'on prétend aspirer le plus : la liberté.

Alors on invoque la contrainte comme ultime rempart. Contrainte de famille, contrainte de travail, contrainte de carrière, contrainte religieuse, contrainte de sécurité... Autant de paravents derrière lesquels on cache notre incapacité à se penser, à se vivre, à s'assumer libre et indéterminé.

Si la contrainte persiste quel que soit notre degré de détachement au monde, elle demeure un postulat passif. Or il appartient à chacun de faire ses choix. La contrainte n'est jamais qu'une injonction que l'on transforme avec une hypocrisie consommée en justification bouclier. Et l'on feint d'oublier qu'elle ne devient une réalité objective que par le choix qui la désigne et la fait vivre.

La peur de la mort peut nous délivrer de la peur de vivre libre. L'homme qui se sait condamné s'affranchit de tout ou partie de ses contraintes. Nous sommes pourtant pareil à celui-là, nous allons vers notre fin. L'inconnue de notre équation personnelle est le temps qu'il nous reste. Variable qui ne change rien à l'essentiel puisque l'on ne capitalise pas la vie.

On ne guérit probablement pas du mensonge à soi même. Au mieux est-il possible de conserver une accuité de conscience, d'envisager l'existence et le propre jugement de ses actes à l'aune de ce constat.

House avait raison et nous sommes tous des Cahuzac.

OuvrezLesGuillemets - avril 2013

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